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Retour à Diriamba

En quittant Granada, nous contemplons la cime du volcan Mombacho, libre de tout nuage, à travers la vitre du bus bondé qui nous mène à Diriamba. Là, nous espérons pouvoir retrouver Luis, le bicitaxista que nous avions filmé l'an passé. Sans courriel électronique, sans numéro de téléphone, sans aucune assurance qu'il fait encore ce métier ou qu'il soit encore à Diriamba, comment allons-nous le retrouver ?

Le gamin dans le siège devant tente de toutes ses forces de faire des grimaces à une Pauline distraite par le paysage qui défile, mais les deux frères plus âgés le contiennent à coups de mains sur la bouche et de tapes sur la tête. Lorsqu'il réussit, ils lui attrapent la tête et le poussent presque sous le banc, ou bien l'enterrent sous une pile de bras tendus afin qu'il ne se redresse pas. Nous devinons qu'il respire encore par les petits cris stridents qu'il pousse, filet de voix emmitouflé et amusé. La petite fille assise devant eux se tourne, regarde la scène et signale les effronteries du gamin à sa grand-maman, je suppose, qui se tourne, attrape le gamin et le voilà pris en sandwich entre les deux femmes de la famille, donnant un répit à ses frères.

Le vent devient plus fort et balaie la sueur sur nos visages et nos bras dénudés qui collent au faux cuir usé des bancs de l'autobus. Et bientôt, l'horloge du centre de Diriamba se dessine. Nous débarquons rapidement nos sacs remplis des deux mois à venir. Nous les déposons à l'hotel et profitons des derniers instants de clarté pour faire un tour au terminal de taxis du marché central. Les rues sont toujours aussi animées de voitures, bus, mototaxis, sourires surpris et amusés de voir des "cheles" dans cette ville sans aucun attrait touristique. Nous remarquons toutefois moins de bicitaxis. Peut-être est-ce parce qu'il se fait tard ?

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Dans le marché, en voici quelques-uns. Nous demandons à l'un d'eux s'il connait Luis Flores Gutierrez, jeune trentaine, vélotaxi rouge, au verbe facile... Il nous dit qu'il connait un Luis, mais ne connait pas son nom de famille. Ce Luis travaille seulement le matin. Nous avons peut-être une chance de le retrouver. Mais la ville est grande et un bicitaxista se déplace constamment pour chercher des clients s'il veut gagner son argent...

Après un bon repas, nous nous endormons, l'espoir au ventre.

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